Marine Le Pen sur RMC
Alain Marschall et Olivier Truchot recevaient lundi à 13h Marine Le Pen sur RMC Info. Alors que les rédactions et les sièges des Etats-majors politiques bruissent des rumeurs du déclenchement d’une grève générale, la vice-présidente du Front National a de prime abord précisé que la vraie question était de savoir si la jeunesse n’était pas en train de se tromper en manifestant auprès des organisations de gauche, gauche qui porte une responsabilité pleine et entière dans la précarité qu’ils subissent actuellement. « Le CPE n’est qu’un cautère sur une jambe de bois », et alors que « notre jambe droite a été amputée par la mondialisation et notre jambe gauche par l’immigration », on se bat actuellement sur « la prothèse » qui sera utilisée, a-t-elle déclaré dans une formule imagée. Notre économie dans sa globalité a été « fragilisée par la gauche au pouvoir » a-t-elle encore relevé, cette même gauche que l’on retrouve derrière les manifestations. Questionnée sur le fait de savoir si Dominique de Villepin avait raison de tenir tête à la rue, la responsable frontiste a souligné, à l’instar de Jean-Marie Le Pen samedi à Villepreux –voir notre précédente édition- que le Premier ministre était dans son rôle en défendant une loi votée par le parlement, même si, et c’est aussi le fond du problème, notre Assemblée dite nationale n’est pas représentative du corps électoral, d’où le décalage, le fossé sans cesse grandissant entre les partis de l’établissement et l’opinion française.
Pour une « explosion » dans les urnes
Marine Le Pen a ainsi souligné que les enquêtes d’opinion tendaient à démontrer que 20% des 18-24 ans avaient voté pour le candidat national en 2002, frange de la jeunesse qui n’est pas représentée au Parlement. « Je ne sais pas si ce mouvement (anti-CPE) va s’essouffler mais je sens un vent pré-révolutionnaire », le ras-le-bol des Français qui ne supportent plus la façon dont fonctionne ce système-là, a encore déclaré la vice-présidente du Front, qui a précisé qu’il serait pour le moins paradoxal que cette colère profite à la gauche, aux « partis de la fausse compétence qui ont échoué sur toute la ligne ». Car « l’alternative doit se faire entre ceux qui ont échoué et ceux qui ont des solutions à proposer », en l’espèce « le Front National ». « Dominique de Villepin va aller d’échec en échec », a prédit Marine Le Pen, par son incapacité à mettre en place les mesures pour redresser notre pays, appelant de ses vœux à une « explosion » non pas dans la rue mais « dans les urnes ». Laquelle ne pourrait réellement se manifester qu’avec le rétablissement de la proportionnelle pour que les gens aient enfin des députés correspondant à leur sensibilité politique. Elle a ainsi souligné que si l’on se référait aux dernières élections législatives, le cumul des voix recueillies par l’extrême droite et l’extrême gauche ajouté au nombre des abstentionnistes, lesquels sont souvent des citoyens qui ne voient plus l’utilité de voter parce qu’ils estiment que le mode de scrutin ne permet pas à leur voix d’être prise en compte, fait que les Français non représentés à l’Assemblée nationale sont ultra majoritaires ».
« Enfant chérie de la gauche »
Au-delà de la polémique sur le Contrat première embauche, la vice-présidente du FN a rappelé cette évidence selon laquelle le chômage ne touchait pas que les jeunes, mais toutes les catégories de la population, et que celui-ci était la conséquence directe de « la mondialisation échevelée, enfant chérie de la gauche », laquelle a ouvert notre économie « au dumping social et à l’immigration massive de gens sans travail puisqu’il n’y en a pas ». L’abaissement des frontières a eu des résultats catastrophiques qu’il s’agirait de juguler « par l’instauration de droits de douane de 3ème génération » - sous forme de crédits- tels qu’ils ont été théorisé et définis par le député européen FN Jean-Claude Martinez. Questionnée en fin d’émission sur « la concurrence Philippe de Villiers », Marine Le Pen a souligné que le MPF avait enregistré nombre de départs dernièrement, à commencer par le ralliement des deux fédérations corses du MPF au FN (FDA Quotidien du 18/03/2006). Mais aussi, qu’au-delà des effets de mode médiatiques, les qualités, morales, personnelles, des candidats ont une importance déterminante pour les Français dans une présidentielle, ce qui donne un avantage certain au président du Front National sur le contrefacteur Villiers qui a soutenu Chirac pendant 20 ans.